EVALUATION DE LA SISTERONNE 1 ET 2

Publié le par eric



La Sisteronne est une épreuve sur 2 jours, un rapprochement entre la Lucien Aimard et la Stephen Roche.

L'idée de départ est séduisante, la région est magnifique, et les parcours ont l'air très attrayant.

De plus, Malgré que ce soit une première édition, on peut s'attendre à une organisation déjà rodée, étant donné que l'équipe dirigeante était déjà dans le monde des cyclosportives ( la Lucien Aimard et la Stephen Roche).

Mais les espoirs étaient rapidement balayés... et bien avant le départ, déjà quelques faiblesses apparaissaient.


Tout d'abord, quelques jours avant le week-end du 23 24 mai, en surfant par hasard sur le site de la Sisteronne, je m'aperçois avec surprise que le second jour, la cyclo affichait une longueur de 182 km. Pour rappel, le dimanche, il était prévu de faire 155 km.


Je précise que pour moi, c'était une bonne surprise car je voulais profiter de ce week-end pour travailler l'endurance.


Mais est-ce que tout le monde était de mon avis ?


Sûrement pas. Et je pense que le cyclosportif qui déjà se lançait dans un défi de 142 + 155 km, et pour qui déjà faire cette distance signifiait pour lui de se surpasser, a certainement dû avoir un coup de chaud avant même le départ...


En plus des 182 km, j'aperçois sur le tracé que nous faisons environs 100 km en aller-retour !!! avec tous les dangers que ça entraîne sur une toute petite route, en lacet et en descente !


Bon passons sur ce point.


Arrivé sur les lieux, je constate que l'aire d'accueil est parfait, légèrement à l'écart du centre ville de Sisteron mais pas trop. Une belle et grande salle, des files d'attentes claires et précise pour la remise des dossards. Parfait.

Un peu moins parfait quand on me dit que les cadeaux (lunettes ou gants) ne sont pas arrivés... et que dans le sac de bienvenue, il n'y a pas non plus de produits énergétiques comme promis...

Et cerise sur le gâteau, le départ n'est plus à 7 h 30 comme prévu... mais à 7 h 50.


Un détail me diriez vous ?


Oui, seulement tout cumulé, pour le dimanche, c'est 1 h 30 de vélo en plus (au moins !) + 20 minutes de report du départ, ça fait en gros 2 h 00 de plus. Et je pense aux gars qui viennent de loin, côté organisation avec madame, 2 h 00, ça change tout !!! Certains ont du renégocier les conditions de leur week-end !!!


Allez ! passons encore sur ce point...


Le lendemain, je suis arrivé tôt car mon frère n'était pas prioritaire, s'étant inscrit en dernière minute, et que néanmoins, il voulait être bien placé sur la ligne pour partir avec un bon groupe.

A 6 h 50, soit une heure avant le départ, le portique gonflable n'était pas en place... là j'ai dit à mon frère "je crains le pire...". Mais non, 10 minutes plus tard, tout était prêt.

Je m'installe avec mon frangin, bien qu'ayant un dossard prio, je veux faire le départ avec lui. 30 minutes avant le départ, les organisateurs suppriment la séparation entre prio et non prio.... bizarre car tout le monde n'est pas arrivé devant... mais bon sans réflechir on avance... on est qu'à 10 mètres de la ligne, génial !

moins génial en revanche pour les prio qui n'ont plus accès au départ.... sinon par l'arrière..... autrement dit plus aucun intérêt d'avoir mérité un dossard plus "confortable".


Mais je reviendrai sur ce point.... je le garde pour la course du lendemain.


Quelqu'un de la région nous avais prévenu "faites gaffe ! au départ, c'est une petite route dangereuse". Il ne croyait pas si bien dire !!!


Dès le départ donné (à l'heure il faut le souligner, c'est rare !), on s'engage directement sur une route que j'appellerai plutôt un chemin goudronné. Très étroit avec un revêtement minable, et c'est un meute de 1000 cyclos qui déboule dans un goulet à 8 % de pente... la moitiée sur le grand plateau.... ça déraille, certains tombent, c'est le bouchon, la panique, la guerre !!!! mais c'est rien par rapport à ce qui va venir tout de suite après !!!!


Une fois avoir écrasé les cyclos à terre, après avoir slalomé entre les gars qui étaient à pied, on s'engage dans une descente hyper dangereuse, sinueuse, avec des trous énormes, des cailloux, du sable dans les virages... bref, vous avez compris...


Mais qu'a voulu faire l'organisation ???


On nous a dit qu'ils voulaient faire éclater le peloton de sorte à ne pas à avoir à gérer une groupe de 500 ou plus dans les gorges de la Méouge. Et bien pour un éclatement de peloton, c'est réussi... mais à quel prix !


Une fois arrivé entier sur la route départementale séparant Sisteron de Ribiers, on peut souffler et la course peut commencer.

Les Gorges de la Méouge sont magnifiques. Aucunes difficultés majeures, donc on arrive très vite au premier contrôle vers Sederon.

Trop vite apparemment, car le ravito n'est pas en place !!! oui vous avez bien lu !!!


Alors là je ne comprends pas très bien... Certains gars de mon club, et aussi mon père qui étaient dans la seconde moitié du peloton, se sont arrêtés pour faire le plein... et les pauvres bénévoles mettaient les tables en place... je devine l'humeur des cyclistes...


On continue toujours dans des paysages magnifiques, le col de Macuègne entre autre, et la vue sur le Ventoux !


Ensuite vient une longue partie sur des plateaux avant St Etienne les Orgues. Longue et sans une goutte d'eau... les bidons sont vides et dans mon peloton, tout le monde se plaint et attend avec impatience le prochain ravito.


On y arrive au pied de la Montagne de Lure, aucun problème, super ravito, avec des bidons déjà préparé avec de la boisson énergétique à l'intérieur, ça c'est extra !!! il y a de tout, même des gels etc... très bonne note...
Moins bonne en revanche pour le dernier tiers du peloton du jour.


En effet, il manquait d'eau, pour les derniers, les gars du ravito expliquaient à ces derniers qu'il fallait qu'ils rationnent l'eau car ils arrivaient au niveau bas de leurs réserves... je n'aurais pas voulu que ce soit le cas pour moi... car à cet endroit là, ça faisait un moment que mes bidons étaient vides... et il restait la montagne de Lure à grimper !!!


Il y a fait très chaud dans cette montagne et malgré le plein fait en bas, j'aurais volontiers accepté un ravito liquide au sommet... mais il ne faut pas rêver !!!


Descente de fou, pas très bonne, certains se plaignaient de la dangerosité de celle ci mais là je ne suis pas d'accord. Ce n'était qu'une petite route de montagne et on doit accepter ça, sinon on roule en région parisienne... (parisiens : à prendre au second degrés...)


Au km 140, je me dis que l'arrivée est toute proche, car il est prévu de faire 142 km aujourd'hui. Mais quelques minutes plus loin, en bas de la grande descente, je vois "SISTERON 11 KM"... A d'accord !!!

Au final, ce sera donc une aventure de 155 km, aux paysages grandioses, mais c'était le seul point fort du jour.

Si, on peut rajouter la ligne droite d'arrivée exceptionnelle, large, longue, c'est assez rare pour le souligner.



Le second jour, je ne me suis pas fait piéger par le départ hyper dangereux, je suis parti dans les premiers, mais j'ignore si c'était la même panique que la veille derrière...

Arrivé sur les lieux très tôt, je me permet, étant prio d'aller m'échauffer, il n'y a personne sur la ligne de départ.
Quand je reviens 10 minutes plus tard, les organisateurs ont déjà enlevé la séparation entre prio et non prio. Une barrière de vélo devant moi, impossible de passer... mais que fait la police !!! En plus les gars avec des dossards en 1000 ou plus m'engueulent, me disent qu'il faut que je passe derrière etc...


Et les gars, je m'excuse, mais l'avantage d'avoir un dossard prio, c'est qu'on peut se pointer 10 minutes avant le départ et avoir sa place réservée... enfin dans toutes les autres cyclo auxquelles j'ai participé jusqu'alors... Un dossard prio ça se mérite, mais bref... j'ai pu me faufiler et c'est tant mieux... mais je ne vois pas l'intérêt d'enlever la séparation 40 minutes avant le départ.


Le départ est donné, la course se déroule sans accrocs, on arrive aux premières difficultés au bout d'une heure environs. Là le peloton explose, chacun roule dans un groupe de son niveau etc...


Rapidement on rejoint Sisteron et on laisse le petit parcours qui en a fini. Dommage que les 2 parcours partent ensemble car ça fausse tout le rythme. En effet les gars du petit roulent à bloc, car ils ne reste plus que quelques km... et pour les autres qui suivent, ils subissent les à-coups des fougueux... il faut savoir être sage... mais c'est dur à gérer.


Bref, on s'engage maintenant sur une petite route somptueuse. On repassera par là dans quelques heures étant donné que l'on fait un aller-retour dorénavant.


Le paysage est sauvage, pas une voiture ou presque, un paradis pour le cyclotourisme.

Au pied du col de font-belle, il y a un ravito (en place cette fois !) Très bien fourni.


On grimpe, on passe de l'autre côté, on fait une vallée en faux-plat descendant, puis vient une petite boucle sur une route bien défoncée mais où l'allure est basse, donc sans grand danger si on est vigilant.

Puis on repart en contre sens. On remonte la vallée en faux plat montant. on croise d'autres cyclos sur une route très large. Puis enfin on remonte le col de font-belle... Mais au fait... quel col ???


Si on observe le profil sur la plaquette de l'organisation, on ne distingue pas de réelles difficultés. Et pourtant je peux vous affirmer que c'en est une, demandez à n'importe qui présent ce jour là, il s'en souvient, c'est sur !






Je vous laisse comparer les 2 courbes, en haut celle de l'organisation, en bas ma courbe polar...il y a une petite difference...



En fait, les organisateurs ont oublié de préciser que sur le profil tracé n'apparaît que l'aller et non le retour... manque de place sur le papier, ou oubli, ou je ne sais quoi...


En tout cas, au bout de 5 heures de vélo, on se tape, par plus de 35°, un col encore plus dur que la montagne de Lure, qui n'est pas sur le papier, et ou il n'y a pas de ravito d'eau depuis presque 2 heures de selle...


Arrivé au sommet, le plein d'eau peut être fait et avec plaisir, les bénévoles sont très sympa et efficaces.

Quelques km plus bas on peut se ravitailler en solide cette fois et c'est bien plein qu'on fonce jusqu'à l'arrivée. Jusqu'à la fin je redoute que le kilométrage soit plus long que prévu mais il n'en est rien. 183 km affiche mon compteur sous la ligne.


Voilà pour ce qui est du circuit sur les 2 jours de course.


Il faut rajouter et souligner la présence à chaque carrefour ou presque de la gendarmerie. C'est un très bon point au niveau de la sécurité.


Aussi il y avait beaucoup de motards et les dangers étaient très bien signalés tout au long des 2 jours. Un très bon point.


Autre bonne surprise, l'aire d'accueil, vaste et efficace.


Le repas sans surprise, bien dans la moyenne des cyclosportives, ni plus ni moins.


Le cadeau est arrivé dans la soirée du samedi... donc pour ceux qui ne restaient qu'un jour... pas de cadeau.

 Bon je passe rapidement sur le fait que les gants étaient taille S, ainsi que les lunettes pour petite tête car on va dire que je ne suis jamais content.

Points forts :

- paysages somptueux,
- présence de la gendarmerie à chaque carrefour ou presque,
- véritable distance cyclosport le dimanche,
- originalité du concept 2 jours.

Points faibles :

- changement de distance 2 eme jour en dernière minute,
- parcours du samedi plus long de 13 km,
- manque cruel de ravito liquide,
- panique dans l'organisation (ravito 1er jour pas installé, séparation prio non prio mal faite...)
- départ ultra-dangereux.
- croisemement des cyclos dans la course.



NOTE D'ERIC : 2.5 / 5



Malgré tous les points faibles, je pense que la Sisteronne mérite la moyenne.

J'ose croire ces points faibles seront gommés pour la prochaine édition car il faut reconnaître que cette cyclo à tout pour devenir l'une des plus belles de l'hexagone.

Et moi j'ai quand même passé un agréable moment au milieu de paysage magnifique et j'espère y revenir pour une édition revue et corrigée.


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L
Ben ça enlève l'envie d'y participer... Beaucoup de monde a dû râler, déjà que se plaindre est un sport national.<br /> Perso si je me retrouve en fond de peloton en étant prio avec des gants 3 tailles en dessous de la mienne et sans flotte pour me ravitailler, tu peux être sûr que je n'y remet pas les pieds.
Répondre
E
<br /> Mais il faut avouer que le circuit (surtout le 2ème jour) vaut le déplacement pour sa difficulté et ses paysages magnifique... moi perso j'avais tout oublié...<br /> Je pense (comme je l'ai souligné) qu'il faut attendre l'an prochain pour se faire une idée définitive...<br /> <br /> <br />