EVALUATION L'ARVAN VILLARDS 2008 : elle a tout d'une grande... Marmotte

Publié le par eric-cyclosportf

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Née en 1994 et initialement organisée vers la fin juin, cette épreuve cyclosportive, a souffert longtemps de la concurrence d'autres cyclosportives plus renommées (Vaujany…), lui faisant fort injustement de l'ombre. Pourtant, l’Arvan Villards est un évènement historique du cyclosport français.

Depuis 4 ou 5 ans maintenant LVO (Ludovic Valentin Organisation) a repris a son compte l'organisation de l'Arvan Villards en collaboration avec les communautés de communes de l’Arvan et des Villards et donne un rendez-vous régulier , chaque année, le 14 juillet, à tous les amateurs de dénivelés.

Pour ma part, j'en suis à ma troisième participation (2003, 2004, 2008).

Réputée pour être une des cyclosportives les plus dures de France (si ce n’est la plus dure), avec ses 3600m de dénivelé affichés sur un grand parcours de seulement 116 km (soit une moyenne de 31,03m d'ascension au kilomètre contre 28,40 pour la Marmotte = un ratio dénivelée/km inégalé dans le calendrier, sur un parcours en boucle), quelques uns des plus beaux cols des Alpes en sont le terrain de jeu : Col du Glandon, col de la Croix de Fer, col du Mollard… En effet, le Tour Arvan Villards arpente les routes et cols mythiques du massif de l’Arvan Villards et des Sybelles.

Le site de départ et d’arrivée a la particularité de changer tous les ans pour une commune différente.

En 2008, la station de ski du Corbier (1500m d'altitude) constituait le village d'accueil. Côté compétition, la difficulté de l'épreuve a été fidèle à sa réputation, les conditions météo venant durcir sérieusement la course (5°de température et forte pluie au départ ainsi qu'en début de matinée, épais brouillard et 2° de température en haut des cols avec limite pluie neige à la Croix de fer et enfin soleil et chaleur pour finir la dernière ascension de 15 km). 

Les principales difficultés

Selon la commune de départ et le sens du circuit, les difficultés ne s’enchaînent pas dans le même ordre et surtout ne sont pas abordées toutes les années de la même façon. C’est à la fois, ce qui fait le charme de cette épreuve, mais ce qui également complique la gestion de course. En effet, chaque col ou montée ne présente pas le même niveau de difficulté suivant le versant où on l’aborde. Par conséquent d’une année sur l’autre le parcours peut être un peu plus sélectif, plus ou moins casse patte, suivant le point kilométrique où sont placées les montées. Cependant, ne pas perdre de vue que, quel que soit le circuit, l’épreuve en général reste très éprouvante.

Col du Glandon (1924m) + fin du Col de la Croix de fer depuis La Chambre. Enchaînement plus court mais à mon sens plus dure surtout les 5 derniers kilomètres d’ascension du col du Glandon avec des passage à près de 15 %.

Col de la Croix de fer (2064m) + fin du Col du Glandon depuis St Jean de Maurienne = un peu plus facile que par l’autre versant mais quelques kilomètres de montée supplémentaires. Attention, cela reste tout de même un des grands cols routiers des Alpes.

Col du Mollard (1630m) depuis St Jean de Maurienne (16.93 km - Pente moyenne 6.1 % - Maxi 9.2 % - D+1038m). Côté très difficile sur une portion intermédiaire de 11 kilomètres avec les épingles. Ce versant est également très technique quand on le prend dans le sens de la descente qui est très piégeuse et dangereuse.

Le même Col du Mollard (1630m) depuis le pont de Belleville (5.97 km – Pente moyenne 6.8 % - Maxi 10.5 % - D+403m) est nettement plus facile et sans comparaison.

Côte de Pontamafrey/Montpascal (767m). Côte très casse patte surtout sur le versant où la route est très étroite et en épingles à cheveux, que ce soit en montée ou en descente.

Montée de la Toussuire par Jarrier. Petite route secondaire sans ombre, avec des passages très pentu et très peu de répits. Très difficile quand on l’aborde entre 12h et 13h sous un soleil de plomb. En plus elle rallonge la montée.

Le même Montée de la Toussuire par Fontcouverte et Le Corbier, bien que toujours difficile en fin de parcours, offre des passages de récupération. Attention toutefois au mur avoisinant les 15 % dans la traversée de la station du Corbier.

Points Forts :

Cols mythiques, parcours très sélectif, paysages alpestres magnifiques, peu de circulation sur les routes, cyclosportive à taille humaine (300 à 400 participants), prestations et organisation de qualité, principe de changement de lieu de départ/arrivée ingénieux (même parcours mais enchaînement des difficultés jamais dans le même ordre suivant le lieu et le sens de rotation du circuit).

Points faibles :

Positionnement en plein mois de juillet (vacances d'été) limitant de fait le taux de participation, signalisation un peu limite, la difficulté du parcours fait que chacun roule à sa main et qu'en regard du nombre de participant on roule souvent tout seul dans cette cyclosportive.

NOTE DE DIDIER : 4,5/5

En conclusion, cette cyclosportive est faite pour ceux qui aiment relever les défis. Malgré son faible kilométrage, elle a tout d'une grande et n'a vraiment rien à envier à la Marmotte, sa grande sœur qui sillonne les mêmes contrées. Bien au contraire, l'ambiance y est plus chaleureuse et conviviale et la prestation largement plus avantageuse que celle proposé par Sport communication.

Cyclosportive à faire pour ceux qui ne sont pas encore en vacances et qui n'ont pas peur de se faire mal (épreuve aussi très difficile par temps chaud).



 

Ma course sur le tracé 2008



Au petit matin grisâtre et brumeux de ce 14 juillet 2008, je m’apprête à m’élancer avec le dossard 128 pour ma troisième participation sur ce magnifique tracé alpestre, sous un déluge qui redouble d’intensité de minute en minute. La température est de 5°c à la station du Corbier à 1500m d’altitude. Après un court échauffement dans l’attente du départ, je suis déjà trempé. Aussi, je cherche un endroit sur la zone d’accueil, à l’abri de l’humidité et où je peux me réchauffer.

Sous l’Arche de départ, toujours personne. Les conditions climatiques, peu engageantes, n’incitent pas les participants, à se bousculer pour se faire une place dans les boxes. L’organisation décide enfin de décaler le départ à 9h30, dans l'espoir d'une fenêtre météo plus favorable et annoncée par les experts.

2008-07-14-09-08-28[1]C'est tout de même sous une pluie diluvienne et froide (5° de température) qu'une poignée d'irréductibles (beaucoup d'inscrits ne prenant pas le départ) s'élance à l'assaut des premières difficultés. Après un passage éclair à la Toussuire, nous abordons la plongée sur St Jean de Maurienne par une toute petite route secondaire dangereuse et piégeuse (via Jarrier). Beaucoup d'eau sur le bitume dans cette descente effectuée avec une extrême prudence et déjà quelques crevaisons pour certains concurrents malheureux.

Dans la vallée, la pluie se calme quelques instants pour laisser place à un fort vent de face. Ceux qui ont la chance de former de petit groupe peuvent se relayer et s'abriter. En revanche, les hommes seuls souffrent et c'est mon cas. Je n'arriverais jamais à rejoindre ce petit peloton qui était juste une centaine de mètre devant moi en fin de descente.

Très vite, c'est l'ascension du col du Glandon (1924m) qui se profil à partir de St Etienne de Cuines. Chacun trouve son rythme. Les 2 derniers kilomètres à fort pourcentage (13 à 17%) s'effectuent dans la souffrance dans un épais brouillard à peine un mètre de visibilité). Les séquelles de La Marmotte, quelques 10 jours auparavant se font encore sentir. Je les passe dans la douleur. Après la bascule, il reste les 3 km du col de la Croix de Fer (2064m), qui paraissent plutôt faciles après le Glandon mais qui sont tout de même interminables vu les conditions. Il fait 2°c et nous sommes à la limite pluie/neige.

J'effectue une descente prudente mais frigorifié (2°c au sommet du col de la Croix de Fer) malgré l'apport de vêtements chauds au sommet (ma compagne et un de mes fils sont venus m'encourager en haut du col malgré les conditions, j'ai donc pu récupérer mon coupe vent et un maillot manche longue dont je m'étais débarrassé a mi-ascension à St Colomban des Villards. Merci à eux).

Course du 14 juillet 2008 015[1]
L'ascension du col du Mollard s'effectue à bon rythme, sous l'impulsion d'un ou deux concurrents, qui veulent en découdre et sous un soleil encore timide, malgré le retour du brouillard au sommet. En cours de descente sur St Jean de Maurienne, le soleil refait son apparition pour s'imposer cette fois ci jusqu'à l'arrivée.

Au pied de la dernière ascension, il fait même chaud, très chaud du fait de notre équipement quasi hivernal du matin. Encore une fois, j'ai la chance de pouvoir me dévêtir partiellement en cours de montée.

Cependant la dernière difficulté du jour se fait dans la peine. Je suis cuit, grillé, je n'avance plus. Je suis scotché à la route. Je termine donc ces 15 derniers kilomètres au mentale, en essayant de limiter les dégâts et de franchir dignement le mur d'arrivée du Corbier (dernier kilomètre à plus de 15 %).

Ravitaillement et bon plateau repas à l'arrivée.



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