MON ARDECHOISE 2010 : ON OUBLIE LE CHRONO...
Il y a des éditions à oublier, personnellement 2010 en sera une.
La météo, une fois de plus, sera la grande raison de ma contre performance, comme pour beaucoup je pense.
Mais en plus, des situations de course exceptionnellement désavantageuses m'ont suivies sur presque tout le parcours.
Bref, pour moi l'édition 2010 sera vite à oublier.
Arrivée à St Félicien la veille du départ avec mon frangin et mon paternel, on plante la toile sur un charmant parking mis à disposition par l'organisation.
Le temps se maintient au beau, enfin... il ne pleut pas.
Les prévisions pour le lendemain sont relativement optimistes, donc nous aussi.
Dans la nuit, pause pipi, et je constate avec joie que les étoiles scintillent : bonne nouvelle !
Sauf que le matin, au chant du coq, ouverture de la toile de tente... le ciel est couleur encre...
mais on y croit encore.
On a juste le temps de déjeuner, et crac !!! la pluie. Douce et faible dans un premier temps, puis le déluge ensuite...
Écoeurant...
On se prepare sous des trombes d'eau, dans les voitures, sous la toile... le moral dans les chaussettes.
Puis on décide d'y aller.
Mais les seules choses qui nous motivent, sont les suivantes :
- l'entraînement pour la Marmotte : en effet, ce sera toujours l'occasion de faire environs 8 h 00 de vélo.
- le challenge inter club performance : cela fait 3 années de suite que l'A.G.S.E. remporte ce challenge qui prend en compte les 5 meilleurs chrono de chaque club.
Donc aucune ambition de chrono, c'est la prudence qui l'emporte... et la météo qui a emporté la motivation !!!
Sauf si, par miracle, le temps virait au beau, je ferai abstraction du chrono.
On se retrouve au départ avec les copains dans le parc prioritaire.
Il y a là Hervé, Thierry, Vincent, olivier, julien et moi pour le challenge, et des copains, futurs adhérents au club.
La pluie c'est arrêté un instant, et laisse entrevoir un mince espoir de faire la course.
Le départ est donné à 7 h 30 pile, et la pluie tombe à nouveau...
Hervé, chef de l'équipe part le plus vite du club.
Moi je prends un bon rythme et seul Thierry reste avec moi.
Au sommet du premier col, le Buisson, je suis en avance d'une bonne minute sur mon chrono de référence... mais la pluie est toujours là, et je dis à Thierry qui est très bon descendeur, de ne pas m'attendre.
La descente sera pour moi un calvaire... je suis tétanisé.
Depuis une chute l'hiver 2008, dès que la chaussées est humide, je pers tout mes moyens en descente.
Pire, si j'insiste, je fais n'importe quoi et mes trajectoires virent au n'importe quoi.
Donc, j'adopte la résolution prise au départ en famille : prudence.
En bas, à Lamastre, Julien me rejoint.
On fait les Nonières dans un petit groupe d'une douzaine de cyclistes.
Ça roule en "à coup", je pense que certains d'entre nous vont bifurquer sur le 120 km.
La seconde descente est très humide aussi, mais cette fois ci je m'accroche coûte que coûte... c'est dur !
Et en effet, au croisement qui mène au petit circuit, la moitié du groupe vire à droite.
Nous ne sommes plus que 6.
Et ce sera à 6 que nous resterons jusqu'au pied de Mezilhac.
A 6 mais seulement 4 à tourner... c'est la loi du cyclisme et de ses ratons...
Au pied de Mézilhac, mon frero me quitte pour une pause pipi.
A partir de là, je serai seul, isolé du monde, et triste...
A Mézilhac, je constate une chose : j'ai 4 minutes de retard sur mon chrono de réf., mais avec plus d'effort fourni.
Je vais plus vite dans les cols, mais j'ai perdu beaucoup de temps dans les descentes et dans la vallée.
Adieu le chrono.
Je bascule, seul... vers Antraigue.
Sur Aizac et la Mouchere, je maintiens un bon rythme, et le chrono se stabilise à 5 minutes de retard.
A Burzet, je suis ... seul...
Mais ou sont les autres ???
J'entame la longue montée sur Barricaude.
Cette très jolie bosse est aujourd'hui d'une tristesse à mourir.
Personne devant, personne derrière, vent, temps gris... mon moral est sur la pente descendante...
Quand tout à coup, miracle ! Un groupe de 6 revient peu à peu sur moi.
Je ralenti, pour abréger ma solitude et me cale dans le bon wagon.
Rythme parfait, et groupe très homogène.
Oui mais voilà, le sommet arrive et mes bidons se vident peu à peu.
En haut, j'ai 6 minutes de retard sur mon chrono de ref.
Heureusement que le ravito de Sagne et Goudoulet arrive.
Le problème, c'est que je suis le seul à m'arrêter... quelle poisse !
Le temps de faire remplir une gourde suffira pour me refaire passer dans la solitude...
Je vois le groupe à une minute devant moi, mais à cette endroit, sur les plateaux, le vent est de face, et les gars collaborent ... et je suis.......... seul derrière... mais quel calvaire !
Au pied du Gerbier, je me rends à l'évidence, je ne reviendrai pas sur eux... et merde !
Au sommet de cette nouvelle bosse, j'ai 10 minutes de retard. C'est fini, le chrono ne tombera pas cette année.
La longue descente vers St Martin de Valamas sera pour moi l'occasion de souffler, et de m'alimenter.
Inutile de dire que je ne profiterai d'aucune roue... parmi les centaines de cyclo autour de moi...
Au pied de la bosse de St Agrève, pause pipi obligatoire.
En repartant, je vois un groupe, je les attends, marre de rouler seul.
Le groupe roule tranquille, plus lentement que mon rythme habituel, mais j'ai le moral dans les chaussettes.
Je décide alors de rester tranquillement "au chaud", et tant pis pour le chrono.
A St Agrève, la pluie revient, glacée, et plus puissante cette fois ci !
Je suis au bord de l'abandon.
Ma Mère et mon épouse m'attendent avant la bascule sur Rochepaule.
Marre de cette journée, je m'arrête. Pour combien de temps ? à ce moment là, je n'en sais rien...
Trempé, moral au plus bas, je mets pied à terre un moment... à droite ma mère sous son poncho.
Julien, à son tour arrive au ravito A.G.S.E. Maillot court, cuissard court. Il était plutôt optimiste... il a legerement regretté...
Un morceau de fromage, de saucisson et le moral remonte... un peu.
Je resterai 5 minutes, en espérant que Julien revienne sur moi.
Les 5 minutes sont écoulées, je me prépare à repartir quand tout à coup, l'homme à la couette, Julien, arrive !!!
Super ! on va finir ensemble !
Il a l'air en forme et surtout il a l'envie !
Je me dis que je vais passer un sale moment dans sa roue jusqu'à l'arrivée.
On repart à deux.
Dans la descente, nous sommes congelés, la pluie est forte, et la chaussée trempée.
La montée courte et sèche de Rochepaule n'est qu'une formalité et je constate que j'ai de bonnes jambes.
Rapide descente et nous voilà au pied de l'ultime difficulté, le col de Buisson par pont de Clara.
La rampe à 13 % se passe sans aucun problème et je prends le rythme en main.
Julien a du mal mais s'accroche, mais à mi-côte il décroche.
Je poursuis mon effort un instant puis je me dis que ce serait dommage de ne pas finir ensemble...
Je calme le rythme et attends mon frero.
Et nous finirons ensemble le col, et la cyclosportive.
La dernière descente est assez dangereuse car humide, et sur la fin, du gazoil a été répandu, volontairement soi-disant ! bravo !
On finit prudemment, sauf les 2 km du final, en côte, ou on lâche tout ! pour le fun !
Conclusion : 8 h 02.
Petit chrono mais bon travail d'endurance.
La prudence et les conditions de courses ont fait que mon temps est décevant.
Pour Julien, son problème, c'est les pauses pipi. Il s'est arrêté 6 fois !!!
A chaud, j'étais très déçu de ma journée, mais aujourd'hui, je relativise. Et je vois plus le coté positif de la course.
Je suis arrivé entier, et c'est le cas de tous les copains du club.
Les 8 h 00 de vélo serviront pour la Marmotte, j'en suis sur !
Et puis il y a l'organisation, toujours exceptionnelle, même sous la pluie. Encore bravo l'Ardechoise !
Bravo à tous les cyclistes qui se sont aventurés sur les routes froides et trempées de l'Ardeche.
Un grand bravo à Thierry et à mon Père qui battent leur record avec cet météo ! c'est une sacrée perf !
7 h 35 sur l'Ardechoise pour Thierry et 6 h 37 pour mon père sur la Volcanique.
On remarque bien a quel moment mon moral m'a lâché. Après la Montée du Gerbier (point culminant), mon cardio est redescendu pour faire la montée de St Agreve en "économie".
Voilà, une édition de l'Ardechoise qui ne restera pas un très bon souvenir... mais pas de regret.
Et puis, cette année, c'est La Marmotte mon objectif, sous le soleil bien sur !!!